
Traduction :🛑 NOUS NE NOUS ARRÊTERONS QUE LORSQUE RAJOELINA, RAVATOMANGA ET TOUS CES PETITS PARASITES AURONT ÉTÉ RENVERSÉS, UNE BONNE FOIS POUR TOUTES❗️
SOUTENEZ-LE, MES CHERS PARENTS ET AMIS❗️
MERCI À VOUS TOUS 🙏🏻
PARTAGEZ SANS RELÂCHE SON MESSAGE, IL EST EN MALGACHE ET PARFAITEMENT CLAIR POUR CHACUN D’ENTRE VOUS
🙏
Edm
Type de discours haineux : Discours d’incitation à la haine à caractère politique, mêlant menaces et intimidations envers des personnalités publiques, et relevant de l’apologie de violence à grande échelle en appelant à un renversement populaire et militaire du régime.
Contexte : Publication partagée le 24 mai 2025 dans le groupe Facebook public à forte audience, VAOVAO MiSONGADiNA ANDROANY ~ V.M.A ~, dans un climat de crispation politique alimenté par les sorties médiatiques répétées du médecin-colonel Patrick Rakotomamonjy, actuellement en fuite et visé par des poursuites pour incitation à la haine, appel à la rébellion et atteinte présumée à la sûreté de l’État. Dans cet enregistrement filmé en plan fixe, l’auteur adopte un ton solennel et vindicatif. Il appelle le peuple malgache à capturer l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, désigné comme ennemi de la nation, et à suivre ses consignes quotidiennes pour « sauver le pays ». Il invite les membres des forces armées – actifs ou retraités – à se joindre à lui pour « redresser la patrie » et rejeter toute forme de compromission. Le contenu est construit autour d’un discours de mobilisation patriotique, dénonçant la corruption et le pillage des ressources nationales.
La mise en scène accentue cette portée émotionnelle : la vidéo s’ouvre et se clôture par des extraits de la chanson patriotique « Nosy tanindrazako » de Naly Rakotofiringa, dont les paroles évoquent le sacrifice ultime pour la terre des ancêtres. L’ouverture – Nosy tanindrazako, izay navelan’ny razako, afoiko ho anao ny rako, ry Madagasikarako », soit : « Mon île, terre de mes ancêtres, que m’ont léguée mes aïeux, je suis prêt à verser mon sang pour toi, ô ma Madagascar » – donne le ton d’un engagement radical, tandis que la conclusion – « Madagasikara ho an’ny malagasy, Malagasy kosa ho an’i Madagasikara », soit « Madagascar pour les Malgaches, et les Malgaches pour Madagascar » – réaffirme un appel à l’unité nationale autour d’une vision souverainiste. En surimpression, un message s’adresse directement aux citoyens et aux membres des forces de défense et de sécurité pour les inviter à soutenir le médecin-colonel et à rejoindre sa cause. L’ensemble contribue à légitimer son appel à l’action par une rhétorique nationaliste et émotionnelle.
Impacts et dangers potentiels :
- Risque de déshumanisation et de légitimation de la violence : en qualifiant des personnalités publiques de « petits parasites », ce discours recourt à un langage insultant et dégradant qui réduit les individus à une menace à éliminer. Ce processus de déshumanisation peut contribuer à justifier des actes de violence ciblée, perçus comme légitimes par certains.
- Risque de fragilisation des institutions et de perte de confiance dans l’État : en appelant à renverser les dirigeants en place et en suggérant une corruption généralisée au sein de l’appareil étatique, le message affaiblit l’autorité des institutions républicaines. Il entretient un climat de défiance généralisée, propice à l’érosion de la gouvernance démocratique.
- Risque de fracture au sein des forces de l’ordre : en désignant nommément des cibles et en appelant à la mutinerie ou à l’insoumission, ce type de discours encourage une rupture dans la chaîne de commandement militaire. Cela augmente le risque d’actes de dissidence armée et d’insubordination, avec des conséquences directes sur la sécurité nationale.
- Risque de diffusion virale et de légitimation par la notoriété : relayé par des profils perçus comme légitimes ou influents, notamment dans des sphères radicalisées ou militaires, ce message bénéficie d’une forte audience. Cette visibilité accroît le risque de radicalisation et de passage à l’acte, dans un contexte déjà tendu.
Recommandations :
- L’incitation à la rébellion, les appels à la violence ou les menaces contre les institutions publiques constituent des infractions punies par la loi, notamment par l’article 20 de la Loi n°2016-031 sur la cybercriminalité et les articles 91 et 92 du Code pénal malgache. Il est essentiel d’informer les utilisateurs des réseaux sociaux sur les risques pénaux liés à la publication ou au partage de tels propos, afin de prévenir leur diffusion et leur banalisation.
- Les internautes doivent être encouragés à signaler sans délai tout contenu incitant à la haine ou à la violence, en particulier ceux relayés massivement dans des espaces à forte audience. Des campagnes de sensibilisation accessibles et ciblées peuvent promouvoir une culture numérique fondée sur la vigilance, la modération et la responsabilité collective.
- Les administrateurs de groupes Facebook, pages publiques ou forums en ligne ont un rôle crucial dans la régulation des contenus. Une formation adaptée aux enjeux de la modération des discours extrémistes, doublée d’un rappel clair de leurs obligations légales, permettrait de mieux prévenir la propagation de propos dangereux et de préserver un espace de débat respectueux.
- Dans un contexte de fragilisation de l’État et de polarisation politique, les responsables politiques, militaires, religieux et les personnalités publiques doivent rappeler publiquement l’importance du respect des institutions républicaines. Par une prise de parole mesurée, fondée sur les principes de l’État de droit et la non-violence, ils peuvent contribuer à apaiser les tensions, éviter les débordements et préserver la stabilité démocratique.