
Traduction : « – Tous les intellectuels sont actuellement des esclaves des étrangers immoraux : ils ne font que faire tourner les rouages du système colonial à travers le pillage, l’escroquerie, la corruption ou encore la violence
– Qu’en est-il de LA JUSTICE à Madagascar ? Une justice dépourvue d’humanité…
– Notre île serait-elle destinée à ces étrangers immoraux ?
Il faut les éradiquer de la nation ces étrangers, les chinois, la communauté indo-pakistanais et arabe…
– Il est difficile, voire , impossible que le peuple malgache ait accès à la justice, à l’équité, à la vérité et à la légalité… Faut-il imposer cela par la force ?
IL FAUT SE BATTRE ENSEMBLE POUR LE FAIRE.
– Toutes les ressources des Malgaches sont aux mains des étrangers et leurs sous-fifres avec les indo-pakistanais et les chinois : peu de gens en sont conscients.
« UNE DOMINATION ÉTRANGÈRE » ?
Adressé à la descendance malgache »
Typologie de discours haineux : Ce message combine deux formes de discours haineux complémentaires. Il s’agit, d’une part, d’un discours xénophobe fondé sur l’identité, ciblant certains ressortissants étrangers vivant à Madagascar, accusés de s’accaparer les ressources nationales. D’autre part, il contient une incitation implicite à la violence collective, à travers des formulations appelant à une mobilisation forcée contre les groupes visés.
Contexte : Commentaires recensés en réaction à trois publications diffusées entre le 21 et le 23 mai 2025 dans des groupes et profils Facebook influents. Ils s’inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques entre Madagascar et la France, marqué par la question des îles Éparses et la polémique persistante autour de la double nationalité du président de la République. Ces déclarations ont été formulées en réponse à plusieurs événements relayés en ligne : la première publication évoquait la participation de Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, deux anciens chefs d’État, à la conférence South Africa–France Investment tenue à Paris le 21 mai ; la seconde, datée du 22 mai, portait sur la proposition de loi sur la parité défendue par le Général Richard Ravalomanana, tandis que l’auteur des commentaires suggérait plutôt l’instauration d’une loi excluant les « non-citoyens » ; la troisième relayait une rumeur sur l’achat présumé de biens immobiliers en France par le président en exercice. Ces propos traduisent une défiance croissante à l’égard des figures politiques malgaches perçues comme proches de puissances étrangères, dans un climat de suspicion autour de la souveraineté nationale et de la loyauté des dirigeants envers le pays.
Impacts et dangers potentiels :
- Banalisation de propos violents à l’encontre des personnes non nationales, favorisée par leur diffusion rapide sur les réseaux sociaux.
- Risque accru de stigmatisation et de déshumanisation des communautés étrangères présentes à Madagascar.
- Exacerbation des tensions sociales entre nationaux et expatriés, dans un contexte déjà marqué par des crispations identitaires.
Recommandations :
- L’article 26 du Code de la communication médiatisée prévoit des sanctions pour les discours incitant à la xénophobie, notamment lorsqu’ils visent un groupe de personnes en raison de leur nationalité ou origine. Il est essentiel de renforcer la sensibilisation des internautes aux risques juridiques liés à la diffusion ou à la validation de tels propos en ligne.
- Les utilisateurs de réseaux sociaux sont encouragés à signaler les contenus haineux et à éviter leur partage ou leur amplification, afin de limiter leur impact sur l’opinion publique.
- Les responsables politiques, figures publiques et administrateurs de groupes de discussion ont un rôle crucial à jouer dans la modération des commentaires et la prévention des dérives. En valorisant un discours respectueux et inclusif, ils peuvent contribuer à préserver un climat de dialogue et de cohésion sur les plateformes numériques.