
Traduction : LES ESCLAVES SONT INDIGNES D’AVOIR DES DESCENDANTS, ALORS ÉVITEZ-LES.
BAOMANGA VOLEUSES À LA TIRE. ESCLAVES DÉLINQUANTES. PARTAGEZ, CAR CE SONT DES GENS DANGEREUX.
DES FEMMES “BAOMANGA”, DEUX JEUNES ESCLAVES VOLEUSES À LA TIRE ONT ÉTÉ ARRÊTÉES PAR LES GENDARMES A TALATAMATY – LES ESCLAVES SONT DES DÉLINQUANTS. amen.
Type de discours haineux : Incitation à la haine à caractère racial, fondée sur la couleur de la peau et l’appartenance supposée à un groupe social stigmatisé
Contexte : Publication repérée le 23 avril 2025 dans un groupe de discussion Facebook à forte audience. Ce discours s’inscrit dans un climat de dénigrement, de discrimination et de stigmatisation, hérités de l’esclavage, envers certaines communautés malgaches. Le mot « baomanga », composé de Bao (un prénom féminin) et manga (qui peut signifier « bleu », « foncé », « noir » ou encore « bon »), est souvent utilisé de manière péjorative pour désigner des personnes à la peau foncée et résidant dans les « bas-quartiers » d’Antananarivo. Ce terme reste aujourd’hui fortement chargé de stéréotypes dévalorisants et racistes. Les utilisateurs de Facebook ayant commenté la publication ont toutefois exprimé leur désaccord et leur indignation face à l’auteur de ce discours.
Impacts et dangers potentiels :
- Atteinte à l’honneur et à la dignité des cibles : ce type de propos constitue une injure grave qui rabaisse les personnes visées et porte atteinte à leurs intégrité et humanité.
- Renforcement des stéréotypes liés à la couleur de peau : ce discours diffuse des idées fausses et négatives liées à l’apparence et à l’origine sociale des personnes visées.
- Risque de comportements discriminatoires : ces propos peuvent encourager des attitudes discriminatoires, voire violentes à l’égard des personnes à la peau foncée.
- Risque d’exacerbation des divisions sociales : ce discours risque d’intensifier les tensions entre groupes sociaux et diviser davantage la société.
Recommandations :
- L’article 26 du Code de la communication médiatisée interdit l’incitation à la haine ethnique et raciale. L’article 24 du même code impose des amendes de 5 à 10 millions Ariary pour toute injure incitant à la discrimination, à la haine et à la violence envers une personne ou un groupe de leur origine ou appartenance ou non-appartenance à une Nation, de leur race ou de leur religion. Il est essentiel que les internautes évitent de partager, commenter ou approuver ce type de contenus.
- Les figures médiatiques, artistes et créateurs de contenu en ligne ont également un rôle clé à jouer dans la promotion d’un discours respectueux. En utilisant leur visibilité pour dénoncer les propos haineux et valoriser des messages inclusifs, ils peuvent contribuer à changer les normes sociales en ligne et à encourager une culture de respect et de tolérance.
- La mise en place de projets d’éducation à la citoyenneté numérique est recommandée pour prévenir les discours de haine en ligne, tout en respectant la liberté d’expression. Il est également souhaitable de créer une autorité indépendante, encadrée juridiquement et dotée de mécanismes de recours, afin d’intervenir de manière ciblée et proportionnée avant que ces discours ne compromettent la cohésion sociale.