
Traduction: Qu’on les traite comme ils le méritent, chez eux, puisqu’ils sont des bourreaux. Cela est-il juste ? Des personnes qui revendiquent leurs droits se font tabasser. Vous, qui êtes censés protéger, êtes ceux qui tabassent.
Typologie de discours: Il s’agit d’un discours d’incitation à la violence contre les éléments de la Gendarmerie nationale, suggérant des actes de représailles à leur encontre.
Contexte: Il s’agit d’une publication du 23 mars 2025, diffusée sur Facebook dans un groupe de discussion à large audience par une personnalité influente. Elle partage une vidéo d’une manifestation à Tuléar contre le projet Base Toliara, montrant des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. La vidéo, initialement publiée sur la page du député Siteny Randrianasoloniaiko, est accompagnée de la légende : « Cela est-il juste ? Des personnes qui revendiquent leurs droits se font tabasser. Vous, qui devez les protéger, vous les tabassez. »
A titre de rappel, le projet Base Toliara, initié à la fin des années 1990, vise l’exploitation de sables minéralisés à Tuléar. Il suscite de vives contestations locales et internationales en raison de ses impacts environnementaux, sociaux et économiques. Après l’annonce de la reprise des activités, la contestation s’est intensifiée. Lors de la manifestation du 23 mars 2025 à Andaboy, Tuléar, la confrontation entre manifestants et forces de l’ordre a entraîné des blessés, les gendarmes ayant utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Par ailleurs, cette publication accuse les gendarmes de bourreaux et exprime une indignation face à la répression d’un mouvement.
Impacts et dangers potentiels :
- Encouragement à des actes criminels : Appel à s’attaquer directement aux éléments de la Gendarmerie nationale, ce qui constitue une violation des lois en vigueur. Ce type de discours peut inciter certaines personnes à passer à l’acte, amplifiant ainsi les tensions sociales.
- Accentuation des divisions sociales et d’un climat d’insécurité au niveau communautaire et national.
- Exacerbation du sentiment d’hostilité envers les forces de l’ordre, créant une fracture entre les citoyens et les institutions.
- Banalisation des discours dangereux: La propagation de ce type de propos risque de normaliser les appels à la violence dans l’espace public.
Recommandations :
- La promotion de la violence et l’incitation à la haine sont formellement interdites par la loi malgache, notamment dans l’article 26 du Code de la Communication médiatisée. Les auteurs de tels messages s’exposent à de lourdes sanctions pénales. Il est essentiel que les internautes évitent de relayer, commenter ou approuver ce type de contenu.
- Les autorités et les organisations de la société civile jouent un rôle clé dans l’éducation aux bonnes pratiques sur les réseaux sociaux. Il est nécessaire d’éduquer les citoyens sur les lois en vigueur et les risques liés à la diffusion de contenus incitant à la violence.
- Les citoyens doivent faire preuve de responsabilité dans l’usage des réseaux sociaux pour préserver le calme et la cohésion sociale. Ils sont encouragés à signaler activement les contenus incitant à la violence et à la haine. Signaler rapidement ces publications aux administrateurs de pages ou de groupes contribue à limiter leur propagation.
- Pour apaiser les tensions autour de ce projet, il est crucial d’adopter une approche de dialogue et de concertation, afin d’éviter l’escalade de la violence et de préserver la cohésion sociale.