
Traduction :
“VOILÀ LE FORCING IMPOSÉ PAR RAJOELINA ET SON PARTI. POURQUOI NE PAS LES EXTERMINER JUSQU’AU DERNIER DANS CHAQUE FOKONTANY ? EN PLUS, LES MEMBRES DE L’IRMAR (ISIKA REHETRA MIARAKA AMIN’I ANDRY RAJOELINA), PARTOUT À MADAGASCAR, SONT TOUS DES DAHALO (BANDITS DE GRAND CHEMIN) ET DES VOLEURS.”
Typologie de discours : Discours de haine à caractère politique, déshumanisant les membres de la coalition IRMAR en les assimilant à des criminels, et incitant explicitement à leur extermination
Contexte : Publication répertoriée le 23 mars 2025 dans le groupe de discussion public INO VAOVAO DIEGO, qui réunit près de 146 000 membres sur Facebook. Il s’inscrit dans le contexte des manifestations menées par les habitants de la commune d’Imerintsiatosika contre le projet présidentiel de « Nouvelle Ville Tanamasoandro ». Les riverains dénoncent notamment les expropriations et les procédures jugées opaques d’acquisition de terres. L’auteur accompagne son message d’un extrait du journal télévisé de la chaîne privée Kolo TV, dans lequel des manifestants dénoncent l’accaparement de leurs terrains par le régime en place, menaçant selon eux leurs moyens de subsistance et leur héritage familial. Le maire d’Imerintsiatosika prend également position contre les expulsions et le remblayage des terrains, alertant sur les risques croissants de tensions sociales.
Impacts et dangers potentiels :
- Normalisation des discours haineux et violents : Ce discours rend les internautes plus tolérants à la violence et à la haine en banalisant l’appel à l’extermination. Sa diffusion rapide dans un espace numérique public, grâce à sa visibilité accrue, facilite l’accoutumance des internautes à des propos déshumanisants, ce qui renforce considérablement son impact.
- Mise en danger des libertés d’expression et d’opinions : En désignant un groupe politique comme criminel et illégitime, ce discours délégitime toute forme de position divergente, incitant à la censure et à la peur de représailles pour les personnes associées, à tort ou à raison, au mouvement ciblé.
- Risque d’escalade vers des violences physiques : En assimilant les membres de la coalition IRMAR à des ennemis à “exterminer”, ce message alimente un climat de haine propice aux agressions physiques, aux représailles communautaires et à la stigmatisation collective.
- Risque de légitimation de la violence des autorités : Ce type de discours peut être instrumentalisé par les autorités pour justifier une surveillance accrue, des restrictions de libertés ou une répression disproportionnée au nom du maintien de l’ordre, y compris envers des manifestants pacifiques.
Recommandations :
- Pour les modérateurs en ligne : Il est essentiel d’assurer une vigilance constante et d’intervenir promptement pour filtrer les discours dangereux, afin de prévenir leur propagation. Cependant, la modération doit s’efforcer de trouver un équilibre entre la prévention de la violence et de la haine et la protection de la liberté d’expression des utilisateurs, dans le respect des principes fondamentaux.
- Pour les internautes : Il est crucial de signaler les discours haineux et les appels à la violence afin de limiter leur diffusion et de contribuer à la préservation d’un environnement numérique sécurisé, respectueux et bienveillant pour tous.
- Pour les autorités et les organisations de la société civile : Il est important de renforcer les initiatives de sensibilisation sur les législations en vigueur, telles que l’article 26 du Code de la Communication médiatisée, qui pénalise l’incitation à la haine et à la violence dans les médias. Ces efforts doivent viser à informer le public sur les dangers de tels discours et les recours disponibles pour les victimes.