
Traduction :
« Les côtiers se réjouissent lorsqu’on dit qu’ils sont possédés par des Tromba et qu’on les désigne comme des guérisseurs traditionnels/pratiquants de rites traditionnels, alors qu’ils ne sont en réalité que les serviteurs (esclaves) de ces Merina qui asservissent le pays. »
Typologie de discours : Discours haineux stigmatisant les communautés côtières et accusant les individus appartenant à l’ethnie Merina d’oppression nationale
Contexte : Publication recensée le 01 mars 2025 dans un groupe de discussion public sur Facebook à large audience, rassemblant principalement des personnes originaires des régions côtières. L’auteur y exprime, d’une part, une vision dénigrante et déshumanisantes des populations côtières, en faisant référence à des stéréotypes historiques et culturels. D’autre part, le message qualifie l’ethnie Merina d’oppresseur de la nation, ce qui nourrit un climat hostile sur la base de l’appartenance ethnique.
Impacts et dangers potentiels :
- Risque de propagation des propos diffusés, amplifiant la haine à travers les partages et commentaires en cascade, intoxiquant l’opinion publique en ligne.
- Déshumanisation des populations côtières et diabolisation de la communauté Merina, renforçant les stéréotypes nuisibles et creusant les fossés identitaires entre communautés.
- Risque de tensions entre les Merina et les communautés côtières, nourri par des appels à la discrimination et à la violence physique, verbale ou symbolique, créant un environnement propice aux conflits raciaux.
Recommandations :
- L’incitation à la haine ethnique et raciale est formellement prohibée par le droit malgache (article 26 du Code de la Communication médiatisée) et expose ses auteurs à de lourdes sanctions pénales. Il est primordial que les internautes s’abstiennent de relayer, commenter ou approuver ce type de contenu.
- Les autorités sont invitées à redoubler d’efforts dans la sensibilisation, afin de freiner la propagation des discours haineux, notamment sur les réseaux sociaux. Préserver la cohésion nationale implique de garantir les libertés fondamentales sans tolérer les propos incitant à la haine sous couvert de liberté d’expression.
- Les acteurs des médias et de la société civile doivent être mobilisés pour promouvoir des contre-discours apaisés et éducatifs, déconstruisant les stéréotypes ethniques et valorisant le vivre-ensemble, afin de limiter l’impact de ces contenus toxiques.