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ALERTE: Appel à l’insurrection et menaces contre le régime et ses figures de proue

Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 avril, des cocktails Molotov et des tracts à caractère menaçant ont été découverts devant deux lieux sensibles de la capitale, provoquant une vague d’indignation et d’inquiétude sur les réseaux sociaux. Le premier engin a été retrouvé vers 22h30 devant le portail du Pôle Anti-Corruption (PAC) aux 67Ha. Quelques heures plus tard, un second dispositif, similaire, a été signalé devant la Villa Pradon, à Antanimena.

Les images des engins artisanaux ainsi que le contenu des tracts ont circulé sur Facebook, alimentant spéculations et débats houleux. Les lettres, rédigées dans un ton particulièrement agressif, appellent à un soulèvement contre le pouvoir en place et désignent nommément plusieurs figures politiques et économiques du pays, dont le président Andry Rajoelina et l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga. Des accusations liées à un prétendu trafic de cocaïne, notamment à Nosy Be et Fort-Dauphin, y sont également mentionnées. Les auteurs du message fixent un ultimatum de 48 heures pour satisfaire leurs revendications, menaçant de représailles en cas d’inaction, et évoquent la détention de listes contenant les adresses de personnalités publiques.

D’un côté, certains internautes y voient un cri de révolte face à une gouvernance jugée opaque. Plusieurs publications affirment que cet acte traduit un ras-le-bol profond d’une partie de la population. D’autres, en revanche, qualifient ces événements de dérives dangereuses aux allures terroristes. De nombreux commentateurs s’alarment de la diffusion croissante de discours violents en ligne, notamment à travers des comptes anonymes ou nouvellement créés.

Du côté des autorités, une enquête a été ouverte dès les premières heures. Une équipe conjointe de la police nationale et de la gendarmerie a été mobilisée. Grâce aux images de vidéosurveillance, trois suspects auraient été identifiés. Les cocktails Molotov, fabriqués à partir de bouteilles d’alcool remplies d’un liquide inflammable, ont été saisis pour expertise.

À noter que les images des engins et les extraits des tracts ont massivement circulé dans plusieurs pages et groupes de discussion publics à forte audience sur Facebook, tels que Ino Vaovao Diego (146 000 membres), AZ Radio Television (160 000 membres), ou encore VAOVAO MALAZA ETO AN-TOERANA SY ANY IVELANY ANDROANY (1,4 million de membres), contribuant à amplifier le climat de tension et de confusion.

Traduction : 🚨🧨🧨 COCKTAIL MOLOTOV…
⚠️⚠️ Un cocktail Molotov accompagné d’une lettre de type tract a été retrouvé hier soir devant le portail du PAC (Pôle Anti-Corruption) à 67 Ha. La découverte aurait eu lieu aux environs de 22h30.
🔴 Un dispositif similaire a également été signalé ce matin, aux alentours de 3h, devant la Villa Pradon.
🔴 Les tracts évoqueraient un trafic de cocaïne impliquant Nosy Be et Fort-Dauphin…

Ci-après le contenu du tract:

Traduction : APPEL SOLENNEL À TOUTES LES FORCES
En raison de notre constat que la gestion des affaires de l’État est mêlée à celle de l’entreprise de Monsieur Ravatomanga,
En raison de notre constat de la souffrance et de la misère du peuple démuni,
En raison de notre conscience de notre devoir envers cette chère patrie,
Nous :
Lançons un appel aux militaires, qu’ils soient en service ou à la retraite, aux gendarmes, aux officiers subalternes, aux officiers supérieurs, et aux généraux, à se joindre à nous pour prendre le pouvoir, avec l’ensemble du peuple.
Sans aucune implication politique, uniquement par amour de la patrie.

Monsieur Ravatomanga, nous vous ordonnons de vous rendre immédiatement au PAC (Pôle Anti-Corruption). Vous ne pouvez pas non plus échapper à l’affaire de cocaïne, que ce soit à Nosy Be ou à Fort-Dauphin. Nous connaissons parfaitement tous vos complices dans tous les réseaux de corruption intense, y compris les mercenaires étrangers de Wagner qui vous entourent. Nous avons toutes les preuves !

Monsieur Rajoelina, nous vous ordonnons de dissoudre sans délai le gouvernement soumis à Monsieur Ravatomanga.

HCC (Haute Cour Constitutionnelle), nous vous ordonnons d’assumer vos responsabilités.

Nous donnons un ultimatum de 48 heures, et vous serez tenus responsables si nos revendications ne sont pas satisfaites.

Nous détenons déjà la liste et les adresses de vos familles, y compris celles des juges et ministres corrompus complices.

Nous le répétons, nous ne voulons pas de politiciens.
LA PATRIE EST SACRÉE !

Typologies de discours :

  • Appel explicite à l’insurrection, incitant les forces armées — en service ou à la retraite — à renverser le régime en place en dehors de tout cadre légal, sous prétexte d’un devoir patriotique.
  • Menaces ciblées contre des personnalités politiques et économiques, notamment Andry Rajoelina et Mamy Ravatomanga, désignés comme responsables présumés de corruption et de trafic de drogue.
  • Intimidations directes contre des membres de leurs familles, ainsi que contre des juges et ministres accusés de collusion avec les figures visées.
  • Ultimatum assorti de représailles, donnant 48 heures pour satisfaire des exigences politiques, sous peine d’actions non spécifiées mais manifestement violentes.
  • Discours subversif à tonalité violente, appelant à une rupture de l’ordre constitutionnel au nom d’un “sursaut patriotique”, en rejetant toute médiation politique ou institutionnelle.

Impacts et dangers potentiels :

  • Incitation à la violence politique : l’appel explicite à l’insurrection, soutenu par des visuels de cocktails Molotov, peut inspirer des actions violentes contre les institutions et figures du pouvoir.
  • Climat de peur et d’intimidation ciblée : les menaces formulées contre des responsables publics et leurs familles cherchent à instaurer un sentiment de peur et à contraindre par la terreur.
  • Affaiblissement des institutions républicaines : ces discours, en contestant la légitimité des institutions comme le PAC, la HCC ou la présidence, sapent la confiance dans l’État de droit et nourrissent les dynamiques de rupture.
  • Risque de radicalisation et de passage à l’acte : la glorification d’un “sursaut patriotique” violent peut inciter des individus à se radicaliser et à justifier des actions extrêmes.
  • Amplification par la diffusion médiatique : bien que les pages et professionnels des médias n’aient fait que relayer les discours de haine, leur circulation par ces canaux renforce leur portée et les légitime auprès d’un large public, notamment quand ces contenus sont relayés par des médias traditionnels, amplifiant ainsi leur impact.

Recommandations :

  • Sensibiliser aux risques juridiques de la diffusion de contenus violents : selon l’article 20 de la Loi n°2016-031 sur la cybercriminalité et les articles 91 et 92 du Code pénal malgache, la simple diffusion ou le relais de contenus incitant à l’insurrection, aux menaces contre des personnalités publiques ou à la violence peuvent entraîner des poursuites pénales. Il est donc crucial de rappeler que tout partage de tels contenus expose les utilisateurs et les professionnels des médias à des responsabilités juridiques.
  • Responsabiliser les administrateurs de groupes publics : les administrateurs, bien qu’ils ne créent pas forcément les contenus violents, sont responsables si ces publications circulent sur leurs plateformes. Ils doivent modérer activement les messages partagés pour prévenir la diffusion de discours menaçant la sécurité publique ou incitant à la violence.
  • Renforcer les mécanismes de signalement : inciter les utilisateurs à signaler immédiatement toute publication incitant à la haine, à la violence ou diffusant des accusations infondées. Cette vigilance collective permettra aux autorités de réagir rapidement et d’intervenir avant que ces messages ne prennent de l’ampleur.
  • Sensibiliser à une régulation éthique de l’information : les professionnels des médias et les utilisateurs doivent vérifier le contenu avant de le relayer. Partager des discours violents ou haineux peut être perçu comme une incitation à la violence et constituer une atteinte à l’ordre public.
  • Renforcer les contre-discours citoyens : face aux messages violents, les médias et la société civile ont un rôle essentiel à jouer en diffusant des discours rationnels et apaisés. Cela contribue à créer un espace d’échange respectueux, limitant ainsi l’impact des discours haineux.

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