Traduction : Il est toujours question de fédéralisme ici. Ce n’est pas facile de réaliser cela. C’est un long chemin. C’est difficile de lutter contre la mafia bourgeoise qui possède plus de 20 milliards d’euros dans des paradis fiscaux, mais nous n’avons pas le choix non plus, il faut lutter. Ils détruisent nos terres, pillent nos richesses comme la vanille. Pour ces gens-là, si des malheurs arrivent aux côtiers, c’est normal. Ils sont inhumains, des animaux. Nous devons être très déterminés. Comment allons-nous lutter contre eux ? C’est simple : Ces bourgeois n’ont rien qui leur appartienne vraiment, à part la méchanceté et la mauvaise foi. Toutes les richesses sont à nous. La première guerre que nous devons mener, c’est de ne rien vendre à ces bourgeois lorsqu’ils veulent acheter nos biens. Cela peut sembler minime, mais c’est stratégique (…).
Type de discours : Discours d’incitation à la haine, à la division ethnique et à des actions de boycott économique ciblant les personnes originaires des hauts plateaux
Contexte : Publication recensée dans un groupe de discussion à large audience sur Facebook, le 17 janvier 2025. Les propos émis s’inscrivent dans un courant de pensée constaté auprès de certaines personnes originaires des autres régions de Madagascar réclamant la mise en place du fédéralisme dans le pays. Au-delà d’un simple changement structurel et administratif, l’auteur appelle à la division ethnique (à travers l’utilisation du terme « faire la guerre » avec les « bourzany ») et à la discrimination à l’égard des personnes originaires des hauts plateaux, notamment à travers des actions de boycott économique.
Impacts et dangers potentiels :
- Accentuation des tensions entre les différents groupes ethniques coexistant dans le pays, compte tenu de la fréquence et de l’échelle de diffusion des propos
- Risque d’apparition de comportements discriminatoires à l’égard des personnes originaires des hauts plateaux dans les régions, compromettant ainsi le bien vivre-ensemble au sein de la société
- Risque de manifestation de conflits et d’affrontements physiques intercommunautaires
- Risque de perturber les dynamiques économiques et sociales
Recommandations :
- L’incitation publique à la haine ethnique et raciale est strictement interdite par le droit malgache (article 26 du Code de la Communication médiatisée) et expose son auteur à des sanctions pénales sévères. Les internautes doivent éviter toute action qui contribuerait à partager ou à valider ce type de discours.
- Les boycotts ciblant un groupe ethnique ou social peuvent encourager des conflits économiques et augmenter les tensions communautaires. Il est préférable de proposer des solutions équitables et inclusives
- L’incitation à la “guerre” ou à des conflits est fortement découragé, même de manière métaphorique. Les discours de guerre renforcent les divisions et peuvent mener à des violences réelles. Les désaccords doivent être résolus par des moyens pacifiques et constructifs, en respectant les principes de dialogue et de compréhension mutuelle.
- Les autorités doivent intensifier les efforts de sensibilisation pour prévenir la diffusion des discours de haine, particulièrement en ligne. La protection des droits et libertés de chacun doit aller de pair avec la préservation de la cohésion sociale. La liberté d’expression ne doit jamais être utilisée comme prétexte pour justifier des propos incitant à la haine ou aux violences.