Traduction : Si vous découvrez la maison du chef de la Gendarmerie, du chef militaire ou du chef de la Police, entrez-y ce soir, brûlez-les à l’intérieur, parce que c’est intolérable ce qu’ils ont osé faire, ces enfoirés de chien de leur race.
Le Nullard de DJ leur lance quelques miettes d’os, et ils deviennent furieux, pourchassent et tuent le peuple qu’ils sont censés protéger.
Si les habitants viennent nombreux à attaquer une par une les maisons de ces chefs, ils ne peuvent pas vaincre le peuple, même s’il y a des gardiens.
Typologie de discours : Incitation explicite à la violence encourageant l’incendie des maisons des responsables des forces de l’ordre, utilisant des insultes déshumanisantes pour les rabaisser (chien de leur race), et appelant à des actions de masse violentes en misant sur la force du nombre pour surmonter toute résistance.
Contexte : Le 24 décembre, un commentaire a été publié sur une page Facebook en réponse à une publication présentant une compilation d’images de l’intervention de la Gendarmerie lors de la grève à Toliara, liée à la contestation des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Parmi ces images, toutes signées KOLO TV, figure une photo d’une main perfusée, des images montrant l’intervention des forces de Gendarmerie sur le terrain, ainsi qu’une photo des riverains de la localité de Mitsinjo Betania exprimant leur mécontentement après la supposée explosion d’une bombe lacrymogène dans la zone limitrophe à l’église.
Impacts et dangers potentiels :
- Encouragement à des actes criminels, notamment des incendies volontaires et des attaques ciblées contre des individus identifiés, ce qui constitue une violation des lois en vigueur. Ce discours peut effectivement inciter certaines personnes à passer à l’acte, amplifiant ainsi les tensions sociales.
- Exacerbation du sentiment d’hostilité envers les forces de l’ordre créant des divisions entre les citoyens et les institutions.
- Banalisation de ce type de discours dangereux : si de tels propos sont tolérés ou non modérés, ils risquent de normaliser les appels à la violence dans l’espace public, même si cela se fait sous forme de commentaires, moins visibles que les publications mais tout aussi potentiellement nuisibles.
Recommandations :
- Les administrateurs de pages devraient supprimer immédiatement les commentaires contenant des discours clivants et d’incitation à la violence. Ils sont encouragés à renforcer la modération pour bloquer ce type de contenu et sensibiliser les abonnés aux risques légaux et sociaux liés à la diffusion de discours haineux.
- Les autorités et les organisations de la société civile devraient renforcer les campagnes d’information et de sensibilisation sur les lois en vigueur. L’article 26 du Code de la Communication médiatisée stipule entre autres que l’utilisation des moyens de la communication médiatisée pour inciter à la violence est passible des peines prévues par le Code Pénal.
- Les citoyens ont aussi un rôle essentiel à jouer dans la régulation de l’espace numérique. Ils sont encouragés à participer activement au signalement des contenus d’incitation à la violence et à la haine. En signalant rapidement ce type de contenu aux administrateurs de pages ou de groupes, les utilisateurs contribuent à limiter sa propagation et à protéger la communauté contre les effets négatifs de ces discours.